Se faire entendre : l’art de parler en public
Compte-rendu d’un article de Gaby Hinsliff, publié dans The Guardian, le 21 octobre 2018.
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Selon une étude américaine de 2014 réalisé par Chapmann University , une personne sur quatre a peur de parler en public dans notre société alors que les réseaux sociaux sont en train de changer la donne et que la maîtrise de l’exercice est de plus en plus essentiel à tous les niveaux.
Heidi Ellert-McDermott, auteur de comédies à succès a beau avoir la plume facile, elle admet qu’elle a toujours eu du mal à parler en public
Elle a fondé l’entreprise Speechy, et explique que peu de femmes prennent la parole en public de nos jours. Les mariages seraient l’occasion de se lancer car il n’y a pas de règle dans les discours de mariées. Mais elle constate que très peu de femmes en profitent.
La prise de parole en public a encore une image guindée et fait immédiatement penser à des discours mornes qui font penser au Rotary club ou à de futurs politiciens qui viennent prendre leurs marques. Ce genre de chose ne va pas disparaître, mais, mauvaise nouvelle pour ceux qui redoutent la prise de parole en public : la nécessité de maîtriser cet exercice va bien au delà de la politique ou du barreau. Elle arrive en tête des exigences des recruteurs et pour les travailleurs indépendants, elle est essentielle quand ils négocient, recherchent des fonds ou font leur propre promotion.
Il suffit de voir le développement de TED, parti d’une conférence annuelle sur la technologie et qui est maintenant une marque internationale où des experts s’expriment sur absolument tous les sujets. La génération Z développe par ailleurs de nouvelles manières de parler, débattre, argumenter ou mettre en valeur un profil professionnel grâce aux nouveaux moyens de communication.
C’est ce qui pousse Viv Groskop, comédienne, auteur et animatrice de stages, à dire que la vision qu’on avait de la prise de parole en public dans les années 50 n’a plus lieu d’être. On ne s’inquiète plus d’entendre sa propre voix, on se demande si on ce qu’on a à dire est suffisamment mémorable, si on va être entendu. C’est particulièrement vrai à l’ère du mouvement #metoo.
Les idées reçues sur la meilleure façon de parler en public (avoir une voix grave, ou un accent neutre, par exemple) ont la vie dure. Les gens ne sont pas forcément prêts à écouter ceux qui ne répondent pas à des critères traditionnels.
Cependant, comme le dit Groskop, il ne faut pas renoncer pour autant. Être prêt à recevoir la critique et anticiper les problèmes potentiels sont un moyen de dépasser sa peur. Il existe des exercices spécifiques à mettre en pratique, mais la meilleure manière d’améliorer sa prestation reste la pratique.
- Des bénéfices incomparables
Pourquoi est-ce si important ? Des écoles à la renommée internationale comme Eton aux écoles des quartiers défavorisés comme Godwin Junior, on pratique l’art du débat et de la prise de parole en continue car cela prépare les élèves à la réussite tout au long de leur vie, au delà de la réussite scolaire. À Godwin Junior, on a remarqué que les ateliers donnent confiance en aux aux participants, cela leur donne un état d’esprit positif et la cerise sur le gâteau, c’est que les aptitudes acquises à l’oral ont un impact sur le travail à l’écrit.
Les bénéfices de suivre de tels ateliers sont réels pour la poursuite d’étude à l’université ou dans la vie active.
Des personnalités comme Kevin Brennan expliquent comment l’art de parler en public les a aidé alors qu’ils venaient d’un milieu socio-culturel qui ne les prédisposait pas à la politique.
- Mieux comprendre son auditoire
De nos jours, les politiciens n’écrivent plus eux-mêmes leurs discours. Certains le regrettent. Un discours où les politiciens font entendre leur vraie voix a sans doute plus d’impact sur leur auditoire.