En cours et au théâtre

Les enseignants et les artistes ont parfois des attentes radicalement différentes en ce qui concerne l’attitude des enfants. Les uns attendent le calme et les autres encouragent le chaos. Et pourtant, les raisons qui motivent ces attentes sont probablement les mêmes.

En classe, on acquiert des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. Aussi, l’enseignant a besoin de créer une atmosphère propice à l’apprentissage. Le calme permet aux enfants et aux adolescents de bien entendre pour mieux suivre et s’approprier les connaissances. Ainsi, l’élève qui suit peut participer. L’échange est codifié. Que ce soit entre l’enseignant et l’élève ou bien entre élèves, on lève la main, quand quelqu’un parle on se tait et quand on parle, il faut que ce soit suffisamment fort pour que tout le monde entende.

De leur côté, les acteurs du White Horse Theatre demandent souvent aux enfants de ne pas lever la main pour participer, mais de le faire de manière spontanée. Bien sûr, les réflexes sont difficiles à perdre, en particulier si la pièce est vue dans le temps scolaire. Mais cela vient vite. Et quand, complètement pris dans l’histoire, les jeunes spectateurs rient à gorge déployée, veulent participer, se retournent pour suivre les acteurs qui sont descendus de scène pour évoluer parmi eux et les encourager à réagir, il y a tout lieu de se réjouir.

Pourtant, certains enseignants sont parfois gênés de l’attitude de leurs élèves. On entend des « Chut », des « Retournez-vous! » Cela part d’un bon sentiment : conscients du travail et de l’énergie que la représentation implique, ils ne veulent pas que leurs élèves manquent de respect aux acteurs. Mais est-ce un manque de respect? Au contraire, c’est le signe qu’ils sont attentifs et qu’ils comprennent ce qui se passe sous leurs yeux.

Quand aux adolescents ou aux adultes, ils sont souvent plus réservés. Parfois certains ados semblent bavarder. Et si on s’approche, on se rend compte qu’un groupe qui a mieux préparé la pièce qu’un autre vient en aide à ceux qui ont un peu plus de mal. Ou bien ils se rassurent entre eux car ils n’osent pas se laisser porter par la pièce.

Pour un adolescent, voir une pièce est aussi un challenge. Il y a risque de ne pas comprendre les codes de la représentation, de ne pas comprendre les mots et cela peut paraître insurmontable. Et pourtant, il en faut peu pour mettre les spectateurs en confiance et il n’est pas rare que les plus réticents, avant la représentation, soient aussi les plus réceptifs à la pièce qu’ils voient.

 
Les enfants se prennent vite au jeu et réagissent spontanément.